Lundi midi couleur déraillée

Je voulais te dire,

Je déraille un peu,

J'ai peur de souffrir,

Je me sauve qui peut.

Si tu étais là 

Tu m'écouterais, 

J'entendrais ta voix,

Tu me porterais

Vers des horizons

Moins violents, moins durs.

 Et dans ta maison

Tout en découpure

Je mettrais ma main

Sur ton corps gisant

Aujourd'hui, demain,

Il y a longtemps,

J'ai peur de souffrir,

Je voulais te dire,

Je déraille un peu

Je me sauve qui peut.

Copyright & copy - Nathalie R. Klein © 2013-2022

Mercredi matin couleur de vie

Qu'il fait bon vivre en mon pays

Léger sur une plaie brulante, 

Aimant sous un cœur assagi.

Qu'il fait bon vivre en mon pays

Demain sera un autre jour, 

La lumière dira l'espoir

Et le vent retiendra l'amour

Entre les volets gris et moires.

Qu'il fait bon vivre

Saisir l'absence,

Un nouveau livre,

Une semence.

Qu'il fait bon vivre,

Tout recommence.

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Dimanche matin couleur sans toi

Je te parle à présent telle une sœur blessée,

Une tête brulée dont le cœur est cassé.

C'est son état normal, il me semble, de ne pas

Savoir comme le faire marcher tranquille au pas.

Je te parle à présent telle une mère déchue,

Une forte mégère, une femme perdue

Qui rêve en caressant les joues de son enfant

Et glisse dans l'abime des vœux et des serments.

Je te parle aussi telle une amante en pleurs,

Une simple fille amoureuse et téméraire,

Armée de sa passion unique, solitaire,

Fragile et courageuse, confiante en son bonheur.

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Lundi après-midi couleur de moire

Le bleu et le moire

Je ne me souviens pas,

Je suis sans mémoire,

Sans larmes, sans fracas.

C'etait mieux avant

quand j'avais mal de toi,

Le bleu et le vent

S'étalaient sous les toits.

Je pleurais ; ton corps

Dessinait sur la terre

L'ombre d'arbres morts.

Et quand mon cœur se serre

Il ne revoit plus

Il ne parle plus.

Chut! Il se rendort,

Il gémit encore.

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Lundi matin couleur de vide

Je ne compte pas

Mais ça fait déjà

Trois semaines

 Et cinq jours.

Ca me passera

Le vide et les voix,

Sans la tienne.

Et toujours

Je guette tes pas,

Ta main sur mon bras.

Trois semaines

Et cinq jours.

Tu m'appeleras

Tu me chanteras

Joies et peines

De l'amour,

Et tu seras là

Frêle et puis moi,

Trois semaines 

Et cinq jours.

Je ne compte pas

Mais il fait si froid

Dans mes veines.

Il fait lourd

Je guette ses pas,

Sa main sur mon bras. 

Trois semaines 

Et cinq jours.

Et elle couvrira

Mes membres de soie,

Qu'elle revienne!

Qu'elle accourt!

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Mercredi midi couleur tranchante

Souviens-toi mon amie!

Dans le cœur de l'enfance

Tu as écrit la nuit,

Ta lumière quand j'y pense

sur mes jours rejaillit.

Souviens-toi!

Ma belle, ma sanglante 

nous marchions endormies

Dans l'histoire tranchante

L'histoire de notre vie.

Souviens-toi mon amie!

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Dimanche matin couleur en désordre

Voici tant de désordre 

Dans mon cœur esseulé, 

gris, blanc, noir et trop gros. 

J'aurais téléphoné 

C'est bien, tu me l'accordes, 

un minimum, Allo? 

Elle ne m'entend pas c'est 

normal, elle dort profond, 

Et son corps maigre git 

lisse sous le limon. 

Pas de réseau je sais, 

Fini pour aujourd'hui. 

Et pour demain d'ailleurs 

C'est compromis aussi. 

Prends sur toi, reponds-moi!  

Je ne vois ces jours-ci 

que l'effroi et la peur 

de continuer sans toi.

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